Dans le cadre d’un partenariat qui s’est noué cette année entre la MJC Ponts Jumeaux et le Crous Toulouse-Occitanie pour favoriser l’implication des étudiants dans la vie culturelle locale, nous sommes ravi.e.s d’accueillir les trois premiers lauréats du concours de nouvelles organisé par le Crous. En 2020, ce concours de nouvelles avait pour thème « Alchimie ».
De plus, un groupe d’étudiant.e.s en master Création Littéraire nous a fait le cadeau d’une écriture collective sur le thème de la jeunesse spécialement dédiée aux Rencontres du Papier et du Livre. A découvrir ici !
Interview d’Élise Picandet, 1er prix du concours de nouvelles du Crous Occitanie et 2ème prix du concours national
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? Je m’appelle donc Élise, je vis à Toulouse où je suis étudiante en master « Métiers de l’écriture ». J’y passe mon temps dans les cafés et les parcs pour écrire des romans, refaire le monde avec mes amis ou regarder dans le vide en songeant à l’absurdité de l’existence, selon l’inspiration du moment. Je donne aussi des cours de français, mais ma véritable ambition, c’est de devenir une écrivaine incomprise qui écoute du Brassens dans une maison remplie de chats.
Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ? J’ai toujours adoré ça ! Adolescente, je publiais des poèmes anonymement sur internet, ce qui m’a permis de déverser quelque part l’épanchement sentimental qui caractérise cette période de la vie. Ensuite, j’ai totalement abandonné, trop occupée à chercher une place sociale et professionnelle dans la vraie vie. Quelle drôle d’idée : je ne m’épanouissais pas vraiment. Un beau jour, dans les toilettes de la fac, j’ai vu une affiche pour un appel à texte, et je me suis dit : allez ! Voir mon texte publié dans une revue m’a donné un plus grand sentiment d’accomplissement que de valider mon bac +5. La machine était relancée !
De quoi parle votre nouvelle ? Ma nouvelle Les canards du square des Batignolles ne parle ni de canards, ni du square des Batignolles (ce serait trop facile !) mais des alchimistes célèbres de l’histoire, toujours vivants aujourd’hui grâce à la pierre philosophale qui les rend immortels. Mais le problème de l’immortalité, c’est qu’à force de traverser les siècles, on devient blasé de tout, et on ne croit plus en rien. Sauf Fulcanelli, le cadet des alchimistes, qui n’a que 180 ans, et tombe amoureux d’une cliente de son café…
Quels sont vos futurs projets d’écriture ? J’aimerais retravailler mon premier roman, qui s’appelle La dernière nuit de mes vingt ans, jusqu’à lui trouver un éditeur. J’ai aussi commencé un autre roman, mais c’est trop tôt pour en parler, car je finis toujours à des kilomètres de ce que je prévois d’écrire. Comme j’adore échanger autour de l’écriture, je prévois aussi de développer mon compte Instagram pour y partager des petits textes et des poèmes. Enfin, je participerai à d’autres concours de nouvelles, peut-être que la chance continuera à me sourire !
Écouter un extrait de sa nouvelle
Interview de Julie Alibay, 2ème prix du concours de nouvelles du Crous Occitanie
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ? On m’appelle Julie, mais Ololi est le pseudo qui a ma préférence pour parler de moi comme graine d’autrice (appelons ça comme ça). J’ai dix-neuf ans et dans la vie de tous les jours, je suis étudiante en deuxième année de licence d’anthropologie. Je suis passionnée par plusieurs domaines artistiques, parmi lesquels l’écriture bien sûr, mais aussi la danse, que je pratique depuis plusieurs années, le chant, la musique, la photographie. Le temps a tendance à manquer pour expérimenter toutes ces activités comme je l’aimerais, mais, occasionnellement, -en témoigne ma présence -virtuelle- ici- une création voit le jour.
Comment êtes-vous arrivée à l’écriture ? En réalité, je ne sais pas trop. On pourrait sans doute dire spontanément. J’aime les mots depuis toute petite, comme s’ils constituaient ma manière la plus intuitive de me raconter le monde à moi-même, de me comprendre, de penser. J’ai conservé des poèmes écrits à partir de mes six ans, et depuis je ne me suis jamais vraiment arrêtée. La période autour de mes quatorze ans a marqué un vrai tournant au cours duquel je me suis réellement plongée à long terme dans l’écriture, j’ai envoyé un manuscrit à quelques maisons d’éditions, mais comme on le sait, les premiers écrits sont rarement les meilleurs, et je n’ai pas eu de réponses positives. J’espère pouvoir tenter ma chance à nouveau plus tard dans ma vie.
De quoi parle votre nouvelle ? Elle parle d’un homme mystérieux, isolé du monde, qui vit caché dans une maison au fond d’un immense jardin desséché, fané, quelle que soit la météo. Dormant le jour, cet étrange personnage sort tous les soirs au crépuscule pour entretenir sa propriété d’une façon tout à fait hors du commun…
Quels sont vos futurs projets d’écriture ? J’ai de nombreuses idées de romans, peut-être que quelques-unes d’entre elles seront exploitées et transcrites en mots un jour. À plus court terme, j’aimerais construire un recueil à partir de poèmes de plusieurs années, et pourquoi pas faire de ma nouvelle Floraison Nocturne un récit bien plus long… Au stade où aucun projet n’est en cours, tout peut arriver !
Écouter la lecture de sa nouvelle
Interview de Jérémy Ferhadian, 3ème prix du concours de nouvelles du Crous Occitanie
Écouter la lecture de sa nouvelle intitulée « Pas ce genre d’histoire », réalisée par le comédien Dominique Taillemite
Création pour les Rencontres du Papier et du Livre – Six étudiant.e.s toulousain.e.s écrivent sur la jeunesse
Ce travail collectif d’écriture a débuté en septembre, au moment de la rentrée universitaire 2020. La MJC des Ponts-Jumeaux propose alors à un groupe d’étudiants de prendre en charge l’animation d’un temps lors des Rencontres du Papier et du Livre organisées chaque automne depuis 6 ans par le collectif JOB. Milo et Jérémy sont bientôt rejoints par 4 camarades étudiants comme eux en Master de Création Littéraire à l’Université Jean Jaurès : Anissa, Oriane, Maxime, et Élise. Dès notre première réunion le 19 septembre à la MJC Amidos, l’idée de se lancer dans un travail d’écriture en vue d’un présentation en public lors de RPL est avancée. Dans un contexte sanitaire où la jeunesse est montrée du doigt, coupable de propager le virus et de n’en faire qu’à sa tête, écrire sur la jeunesse met les six d’accord. Une contrainte : écrire à la première personne. À l’origine de cette création collective, il y aussi le travail de partenariat entre la MJC Ponts-Jumeaux et le Crous Toulouse-Occitanie pour favoriser l’implication des étudiants dans la vie culturelle locale et valoriser les créations des lauréats du concours de nouvelles du Crous.
Écouter la lecture de cette création collective enregistrée par Mem’Audio